Rien, ni guerre, ni attentats, n’a réussi à arrêter définitivement ce flux constant de touristes venus du monde entier en Israël - Depositphotos.com, lucidwaters
Ce samedi 7 octobre, l’épine originelle plantée dans le pied d’Israël depuis les premiers temps du sionisme, est venue de nouveau déchirer le petit État, avec une cruauté et une inhumanité que l’on croyait éradiquées de nos esprits et actes contemporains.
Lire aussi : Attaque Israël : Quelles conséquences pour les voyageurs ?
Et pourtant, en mai 2022, je consacrais un article au Moyen-Orient, rédigé sur un ton plutôt optimiste.
Dans une région chaotique, bouleversée en permanence par le son effroyable des roquettes et l’hostilité permanente de groupes terroristes dont le Hamas et le Hezbollah et de plusieurs de ses voisins directs, Israël continuait de vivre sur un volcan mais concoctait des accords avec ses voisins arabes connus sous le nom des « accords d’Abraham ».
Le Maroc, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et peut-être bientôt l’Arabie saoudite y souscrivaient et comme toujours, quand les peuples se réconcilient, le tourisme commençait à développer de nouveaux flux.
Les Israéliens partaient passer le Shabbat à Dubaï, et la diaspora marocaine d’Israël retournait découvrir son histoire à Fez, Essaouira, Marrakech…
« Pourquoi nous ont-ils quittés ? » déplorait d’ailleurs incrédule le sultan Mohammed V, au moment de l’exil (dans les années soixante) de cette immense communauté implantée depuis des siècles dans le royaume chérifien !
Ce qui revient à dire combien il aurait apprécié leur retour et leur séjour à vocation touristique ainsi que la découverte par la classe moyenne marocaine de cet Orient si turbulent, berceau de toutes les religions.
Lire aussi : Attaque Israël : Quelles conséquences pour les voyageurs ?
Et pourtant, en mai 2022, je consacrais un article au Moyen-Orient, rédigé sur un ton plutôt optimiste.
Dans une région chaotique, bouleversée en permanence par le son effroyable des roquettes et l’hostilité permanente de groupes terroristes dont le Hamas et le Hezbollah et de plusieurs de ses voisins directs, Israël continuait de vivre sur un volcan mais concoctait des accords avec ses voisins arabes connus sous le nom des « accords d’Abraham ».
Le Maroc, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et peut-être bientôt l’Arabie saoudite y souscrivaient et comme toujours, quand les peuples se réconcilient, le tourisme commençait à développer de nouveaux flux.
Les Israéliens partaient passer le Shabbat à Dubaï, et la diaspora marocaine d’Israël retournait découvrir son histoire à Fez, Essaouira, Marrakech…
« Pourquoi nous ont-ils quittés ? » déplorait d’ailleurs incrédule le sultan Mohammed V, au moment de l’exil (dans les années soixante) de cette immense communauté implantée depuis des siècles dans le royaume chérifien !
Ce qui revient à dire combien il aurait apprécié leur retour et leur séjour à vocation touristique ainsi que la découverte par la classe moyenne marocaine de cet Orient si turbulent, berceau de toutes les religions.
La fin d’un monde
Mais, comme le disait Edgar Morin : « l’avenir n’est pas linéaire : il avance, il stagne et il recule » !
En quelques heures, l’humanité tout entière a donc non seulement reculé mais a déployé un scénario digne d’un autre temps. Non, ce n’était pas le 11 septembre qui recommençait. C’était pire.
C’était l’une de ces guerres que racontent les historiens et que les péplums hollywoodiens se permettent de mimer. Sachant aussi que le pire est à venir et que le nombre de morts n’est pas près de se tarir, que les obsèques seront déchirantes de part et d’autre, que les images affreuses continueront de se déverser sur les réseaux sociaux, que les appels à la raison se perdront dans le brouhaha des cris de vengeance.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Une vengeance sanguinaire alors que l’on s’était parlé et que l’on avait failli s’entendre. Une vengeance inhumaine qui engage l’humanité tout entière rappelant « que l’Homme est raisonnable mais que les hommes ne le sont pas ! » (Ernest Renan).
En quelques heures, l’humanité tout entière a donc non seulement reculé mais a déployé un scénario digne d’un autre temps. Non, ce n’était pas le 11 septembre qui recommençait. C’était pire.
C’était l’une de ces guerres que racontent les historiens et que les péplums hollywoodiens se permettent de mimer. Sachant aussi que le pire est à venir et que le nombre de morts n’est pas près de se tarir, que les obsèques seront déchirantes de part et d’autre, que les images affreuses continueront de se déverser sur les réseaux sociaux, que les appels à la raison se perdront dans le brouhaha des cris de vengeance.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Une vengeance sanguinaire alors que l’on s’était parlé et que l’on avait failli s’entendre. Une vengeance inhumaine qui engage l’humanité tout entière rappelant « que l’Homme est raisonnable mais que les hommes ne le sont pas ! » (Ernest Renan).
Pourquoi tant de haine ?
Frappée, Israël, la seule démocratie au milieu d’états totalitaires, a aussi cette particularité : c’est de faire souffrir à l’unisson toute une diaspora de quelque 10 millions de personnes éparpillées à travers le monde qui, souvent bien que non religieuse, est attachée par des liens affectifs indélébiles à un pays qui, né dans la générosité et l’euphorie de l’après-guerre, a voulu sauver un peuple mais en a malheureusement dépossédé un autre.
Et c’est bien ce peuple disséminé un peu partout qui ne boude pas son plaisir quand il vient passer quelques jours de vacances au soleil et fêter en famille les grandes dates du calendrier religieux.
Comme c’était le cas ce week-end. Eux et les autres. Les millions de Chrétiens qui se déversent en flots continus le plus souvent en voyages organisés, sur les pas de Jésus, de Jérusalem à Tibériade, à travers la Galilée et Nazareth et les musulmans que nul ne songe à interdire.
Rien, ni guerre, ni attentats, n’avait réussi jusqu’à présent à arrêter définitivement ou longuement ce flux constant de touristes. Ni la Guerre des Six jours qui vit l’armée israélienne aller jusqu’au Jourdain, gommant ainsi l’annexion de ce territoire par la Jordanie. Ni la guerre du Kippour en 1973.
Ni les différentes attaques menées au Liban pour écarter la menace des milices chiites du Hezbollah, surarmées par l’Iran. Ni l’occupation du Golan, ni les intifadas. Et encore moins, les multiples attentats.
Affecté temporairement, le tourisme israélien relevait rapidement la tête, d’autant plus pressé de rouvrir ses portes que la diaspora souhaitait venir soutenir le pays.
La fête pouvait recommencer, notamment à Tel Aviv dont la vie nocturne est réputée comme l’une des plus dynamiques du monde, tandis qu’en matière de tourisme, l’hôtellerie et la restauration déploient de nouveaux concepts et que le tourisme de nature vient défier le tourisme religieux et culturel…
Et c’est bien ce peuple disséminé un peu partout qui ne boude pas son plaisir quand il vient passer quelques jours de vacances au soleil et fêter en famille les grandes dates du calendrier religieux.
Comme c’était le cas ce week-end. Eux et les autres. Les millions de Chrétiens qui se déversent en flots continus le plus souvent en voyages organisés, sur les pas de Jésus, de Jérusalem à Tibériade, à travers la Galilée et Nazareth et les musulmans que nul ne songe à interdire.
Rien, ni guerre, ni attentats, n’avait réussi jusqu’à présent à arrêter définitivement ou longuement ce flux constant de touristes. Ni la Guerre des Six jours qui vit l’armée israélienne aller jusqu’au Jourdain, gommant ainsi l’annexion de ce territoire par la Jordanie. Ni la guerre du Kippour en 1973.
Ni les différentes attaques menées au Liban pour écarter la menace des milices chiites du Hezbollah, surarmées par l’Iran. Ni l’occupation du Golan, ni les intifadas. Et encore moins, les multiples attentats.
Affecté temporairement, le tourisme israélien relevait rapidement la tête, d’autant plus pressé de rouvrir ses portes que la diaspora souhaitait venir soutenir le pays.
La fête pouvait recommencer, notamment à Tel Aviv dont la vie nocturne est réputée comme l’une des plus dynamiques du monde, tandis qu’en matière de tourisme, l’hôtellerie et la restauration déploient de nouveaux concepts et que le tourisme de nature vient défier le tourisme religieux et culturel…
Les autorités touristiques tentent de rassurer
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Mais, cette année, hélas, les événements terribles qui se produisent ne permettront pas un retour à la normale rapide.
Quoiqu’il advienne dans les jours à venir, qui aura envie de visiter une région ensanglantée en train de pleurer ses morts ?
Dans un communiqué envoyé aux rédactions, Israël prévient qu’elle a dû déclarer l'état d'urgence dans la zone frontalière avec la bande de Gaza, dans un rayon de 80 kilomètres et interdire toute circulation de véhicules.
Il est aussi précisé que les autorités suivent la situation en temps réel afin de fournir une assistance et des informations les plus précises possibles et que sur les 130 000 touristes étrangers visitent actuellement Israël et aucun d'entre eux n'a été touché (sauf que de nombreux bi nationaux l’ont été) !
Des compagnies aériennes poursuivent leurs vols, dont El-Al mais Air France, Transavia, easyJet au départ de Paris ont suspendu leurs vols.
Plusieurs pays rapatrient leurs ressortissants (la Pologne, la Grèce…).
Le ministère du tourisme a mis en place un bureau virtuel pour informer et orienter les touristes disponible sur WhatsApp uniquement au numéro +972-55-972-6931, ou par email à l’adresse virtual@goisrael.gov.il. Le site du gouvernement devrait fournir quelques informations.
Mais, le mieux est de suivre les actualités des chaînes de radio et télévision qui, sur place, diffusent une information et des analyses permettant de mieux comprendre le drame en cours.
En tout cas, il ne fait guère de doute que le Moyen Orient ne retrouvera pas de sitôt son attrait. Ni le Liban, ni la Syrie, ni même la Jordanie trop proche du conflit et surtout pas l’Iran qui s’est proclamé solidaire de cette tragédie et qui ne cache pas ses envies de continuer à en découdre. Nucléaire à l’appui.
« Le monde d’hier n’est plus, le monde de demain n’est pas encore et dans l’intervalle surgissent des monstres », écrivait le communiste Italien Antonio Gramsci. Il ne croyait pas si bien dire !
Quoiqu’il advienne dans les jours à venir, qui aura envie de visiter une région ensanglantée en train de pleurer ses morts ?
Dans un communiqué envoyé aux rédactions, Israël prévient qu’elle a dû déclarer l'état d'urgence dans la zone frontalière avec la bande de Gaza, dans un rayon de 80 kilomètres et interdire toute circulation de véhicules.
Il est aussi précisé que les autorités suivent la situation en temps réel afin de fournir une assistance et des informations les plus précises possibles et que sur les 130 000 touristes étrangers visitent actuellement Israël et aucun d'entre eux n'a été touché (sauf que de nombreux bi nationaux l’ont été) !
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Plusieurs pays rapatrient leurs ressortissants (la Pologne, la Grèce…).
Le ministère du tourisme a mis en place un bureau virtuel pour informer et orienter les touristes disponible sur WhatsApp uniquement au numéro +972-55-972-6931, ou par email à l’adresse virtual@goisrael.gov.il. Le site du gouvernement devrait fournir quelques informations.
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En tout cas, il ne fait guère de doute que le Moyen Orient ne retrouvera pas de sitôt son attrait. Ni le Liban, ni la Syrie, ni même la Jordanie trop proche du conflit et surtout pas l’Iran qui s’est proclamé solidaire de cette tragédie et qui ne cache pas ses envies de continuer à en découdre. Nucléaire à l’appui.
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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